Si la crise du Covid a braqué les projecteurs sur les professionnels de santé et leur implication dans la lutte contre la pandémie, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) pointe que les professions de l’action sociale et éducative n’ont pas vu leur travail reconnu à la même valeur.
Pourtant, ces professionnels ont été tout autant mobilisés. Quotidiennement, leur prise en charge des personnes les plus dépendantes permet de soutenir les familles, contribuant de façon induite à une bonne insertion professionnelle, pour le bénéfice des entreprises et de la vie économique du pays.
PLUS DE 5 000 TÉMOIGNAGES
Le CESE a recueilli les témoignages de plus de 5 000 professionnels, formateurs, étudiants et personnes accompagnées ou proches aidants. Parmi les enseignements tirés de ces contributions, l’expression d’une inquiétude profonde sur le sens et l’organisation du travail des professionnels, ainsi que sur leurs conditions de rémunération et d’emploi.
Le CESE formule 20 préconisations pour mettre en œuvre un plan d’action permettant de revaloriser ces métiers indispensables à la cohésion sociale de notre pays.
DAVANTAGE DE PERSONNEL ET DES MEILLEURS SALAIRES
Certaines de ces propositions visent, en priorité, à répondre à la pénurie de personnel et au sentiment de malaise réel qui les affectent : augmentation immédiate des salaires, soutien aux recrutements et développement de la formation en alternance, mise en œuvre d’un droit d’alerte sur les temps d’accompagnement des personnes dépendantes, ou encore campagne de promotion des métiers du social.
D’autres recommandations s’inscrivent dans un plus long terme, comme agir pour redonner du sens au travail et à la qualité de vie au travail, ou revoir les modalités de financement qui répondent aujourd’hui à des critères budgétaires de remplissage et de fréquentation ou de gestion quantitative, au détriment des critères qualitatifs portant sur la valeur des services rendus.
LA FORMATION, CLÉ DE VOUTE DES MÉTIERS DU SECTEUR SOCIAL
Enfin, un ensemble de préconisations concernent l’anticipation de l’évolution des activités, en tablant notamment sur le développement de la formation continue. Pour le CESE, cette dernière constitue un enjeu très important pour améliorer les pratiques et la qualité des prises en charge des personnes dépendantes.
À la fois source d’attractivité pour des personnes en reconversion et précaution contre les risques d’usure professionnelle, la formation continue doit permettre la préparation de diplômes garantissant des évolutions de carrière, et, plus globalement, la remise à niveau des connaissances et l’amélioration de la pratique professionnelle.